On trouvera ici rassemblés, pour la première fois, des textes dispersés, inédits ou introuvables - articles, comptes rendus ou notes de recherche - d'un des continuateurs les plus originaux de Durkheim : tandis que la volonté de construire une théorie de l'intégration sociale, capable de contribuer à la cohésion morale et politique du corps social, portait Durkheim à négliger ou à minimiser les effets de la division en classes, Maurice Halbwachs aborde les sujets de prédilection de l'École française, comme la genèse sociale des fonctions mentales (mémoire, émotion, etc.) et la formation des représentations collectives, ou comme les indices d'anomie et les effets sociaux de la morphologie, en s'attachant aux conduites différentielles, qui sont corrélatives des différences de condition ; il ouvre, en même temps, à la recherche scientifique, des domaines traditionnellement laissés à la discussion politique, avec ses études, toujours actuelles, sur la classe ouvrière ou sur l'expropriation et le prix des terrains à Paris.
Ce petit livre, « Morphologie sociale », l'un des derniers publiés par Maurice Halbwachs, n'est pas une oeuvre de circonstance mais un aboutissement. Un savant y livre les réflexions qu'ont suscitées dans son esprit des années d'application. À la somme des connaissances du moment, dans le domaine traité, s'ajoute une pensée née dans le silence de la recherche, et qui la déborde. Plus de trente ans plus tard, malgré les progrès de la science, ce petit livre garde tout son prix.
LE CALCUL DES PROBABILITÉS ET LA LOI DE RÉPARTITION DES TAILLES Ceux qui ont étudié de près la vie et l'oeuvre de Quetelet s'accordent à reconnaître que c'est surtout sous l'influence de Laplace et des mathématiciens et statisticiens français de son temps qu'il en vint à appliquer à la détermination de l'homme moyen physique et moral les résultats du calcul des probabilités.La base de sa doctrine est que, dans les sciences biologiques et sociales, les observations, à mesure qu'elles se multiplient, dégagent des types, c'est-à-dire que les cas observés se répartissent autour d'une moyenne, et que la loi de leur répartition correspond à la loi de répartition des probabilités dont la courbe peut se déterminer par le calcul.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Ce qui peut le plus rebuter un homme préoccupé de connaître, ce n'est pas tant la multitude des livres que la difficulté de coordonner, de rattacher d'une façon logique les matières qui s'y trouvent traitées. Il semble que nous ne soyons sortis de l'ignorance primitive que pour retomber dans un désordre où les plus savants ne se reconnaissent pas. Les uns se bornent à répéter ce que les anciens ont dit avant eux, sans s'apercevoir que depuis de nouvelles voies se sont ouvertes à l'esprit humain, que surtout des observations nombreuses et importantes ont été recueillies.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.